Qu’est-ce que l’Agentic Commerce ? Pourquoi les leaders e-commerce doivent agir dès maintenant

La fin du commerce fondé sur le modèle “Browse-and-Hope”

Pendant vingt ans, le commerce en ligne a reposé sur le même schéma : rechercher, naviguer, filtrer, scroller. Le résultat est sans appel : 97 % des parcours échouent. Les taux de conversion stagnent à 2 ou 3 %. Malgré des milliards dépensés en publicité et en optimisation, la formule n’a jamais changé.

Le problème est structurel. Ce modèle fait reposer tous les efforts sur les épaules du consommateur. Or, les acheteurs n’en veulent plus. Ils rejettent la recherche par mots-clés et la surcharge d’options. Les retailers, eux, constatent l’érosion de leur retour sur investissement. Le temps est venu de passer à autre chose, ou d’être dépassés.

Qu’est-ce que l’agentic commerce ? Bienvenue à l’ère du “Shop-for-Me”

L’agentic commerce désigne un modèle où l’IA orchestre le parcours d’achat. Elle capte l’intention, guide la décision et peut conclure l’achat. Le funnel ne se réduit pas : il disparaît.

C’est le parcours “Shop-for-Me” : le consommateur exprime son besoin, et l’IA prend le relais pour découvrir, comparer et acheter. L’espace entre “je le veux” et “je l’ai” se condense en une seule interaction.

L’adoption est fulgurante: 

• Adobe, après avoir analysé un billion de visites e-commerce aux États-Unis, a constaté que le trafic généré par l’IA avait bondi de 1 200 % en seulement sept mois, doublant tous les deux mois. 
• Dans la mode, des assistants comme Alta et Daydream prouvent déjà que ce modèle sera spécialisé et non générique. 
• Et selon Capgemini, 71 % des consommateurs veulent que l’IA générative intervienne sur l’ensemble du parcours : découverte, décision et achat.

Nous ne sommes pas face à une tendance, mais à une réinitialisation structurelle du commerce. C’est ce qui explique l’alliance entre Perplexity et PayPal, l’intégration de l’IA par Visa et Mastercard, et la course de chaque acteur pour devenir “IA-compatible”.

La bascule est en marche. Les marques qui s’adaptent les premières prendront l’avantage. Les autres pourraient devenir invisibles.

Pourquoi les marques comptent toujours dans un monde piloté par l’IA

Si les consommateurs commencent par ChatGPT ou Perplexity, les sites de marque vont-ils disparaître ? Pas si ces marques savent répondre à trois attentes :

• La confiance : réputation, authenticité, fiabilité, support.
• La curation : offres exclusives, programmes de fidélité, collections spéciales.
• La connexion : expériences immersives qui racontent une histoire et nourrissent la préférence.

La vitrine digitale ne disparaît pas, mais elle doit désormais convaincre deux audiences :

• Les consommateurs, qui veulent un lien avec la marque mais exigent un parcours sans friction.
• Les assistants IA, qui deviennent des prescripteurs et des décideurs à part entière.

Un site de marque doit désormais séduire les deux. Faute de quoi, il sera relégué à l’arrière-plan.

L'assistant IA est devenu critique

Les grands distributeurs basculent déjà vers ce modèle “Shop-for-Me” : Amazon, Walmart, Zara, Zalando.

Andy Jassy, CEO d’Amazon, l’a clairement affirmé : « Chaque aspect de notre expérience client retail sera réinventé par l’IA générative. »

Amazon Rufus, lancé en 2024 et largement promu lors du Prime Day 2025, est déjà estimé à 700 millions de dollars de ventes.

Mais il n’est pas nécessaire d’être Amazon pour agir. La marque Kendra Scott a repositionné son assistant IA comme un véritable levier commercial et enregistré une croissance annuelle de 160 %, avec un taux de conversion multiplié par six. La marque beauté Mademoiselle bio a, elle aussi, recréé en ligne l’expérience boutique et atteint un taux de conversion multiplié par six.

La conclusion est claire : les assistants IA ne sont plus une option. Ils sont le nouveau moteur de croissance du retail.

De l'assistant à la vitrine IA

Les assistants shopping IA évoluent pour devenir l’interface des sites e-commerce, au service non seulement des consommateurs mais aussi de leurs agents IA personnels. Ces assistants évoluent vite et suivent une trajectoire claire :

• Hier (2024) : les chatbots IA. Conçus pour le support, réactifs, souvent maladroits.
• Aujourd’hui : les assistants IA. Conçus pour la conversion, proactifs, intégrés au parcours.
• Demain (2026 et au-delà) : les vitrines IA. Autonomes, anticipatives, capables de servir à la fois les consommateurs et leurs assistants IA.

Ce qui n’était qu’un outil de support devient finalement la vitrine principale. La première marque à atteindre ce stade détiendra la relation client.

Trois leviers pour réussir à l’ère de l’agentic commerce

L’agentic commerce redéfinit l’économie du retail en ligne:

• Moins de trafic direct : les parcours commenceront dans l’IA, et le SEO laissera place au GEO (Generative Engine Optimization).
• Plus de conversions : les visiteurs seront plus intentionnés et prêts à acheter. Les leaders viseront 20 % de conversion, et non plus 2 %.

Trois actions s’imposent :

• Placer votre assistant IA au cœur de la stratégie et en faire un différenciateur, soutenu au plus haut niveau.
• Lancer rapidement un pilote pour construire votre avantage data, mesurer l’impact sur la conversion et accélérer votre maturité.
• Construire votre playbook : identifier les interactions qui augmentent la conversion, réduisent les retours et stimulent le cross-sell.

Les deux prochaines années appartiennent à l'agentic commerce

L’agentic commerce n’est pas une promesse future. Il est déjà là. Le modèle “Browse-and-Hope” s’effondre tandis que le modèle “Buy-for-Me” prend sa place.

D’ici 2027, l’IA accompagnera tous les parcours d’achat. La vraie question n’est pas de savoir si les consommateurs délégueront leurs achats, mais à qui ils choisiront de les déléguer : à vous, ou à vos concurrents.

Les leaders qui agissent dès maintenant sécuriseront la relation client. Les autres deviendront de simples fournisseurs au service de l’IA des autres.